PEG-N700C

Profitant d'un (bref) passage a Tokyo je suis allé me promener a Akihabara, le quartier de l'électronique, et j'ai eu l'occasion de tester quelques minutes ce petit bijou qu'est le Clie PEG-N700C.

Déjà propriétaire d'un Clie couleur (mais le modèle précédent, le PEG-S500C), et ayant lu à peu prés tout ce qui a été dit au sujet du nouveau Clie depuis le 14 mars sur Internet, je savais à quoi m'attendre, mais je craignais un peu d'être déçu par l'écran couleur. En effet, celui du 500 est assez décevant car très peu lisible à moins d'être dans des conditions optimales d'éclairage.

Et bien en résumé, on peut dire que le N700C tiens ses promesses, et qu'il est vraiment très séduisant! Mon plus gros regret, c'est qu'il n'est sorti que le 7 avril 2001 au Japon, et que j'étais déjà rentré en France à cette date là!!! :-(

Concrètement, la machine est comparable physiquement au Clie de la génération précédente (dimensions, poids plus ou moins similaires. Ceux qui aiment les chiffres peuvent les trouver sur la page des comparaisons). Le look est revu et amélioré (look métallique devant mais plastique derrière), mais c'est une question de goût...

Le gros changement c'est bien sur l'écran. Quand on le voit, la différence saute aux yeux. Je commencerai par les points faibles (tout est relatif, d'ailleurs):

  1. C'est (encore) un modèle à cristaux liquides à matrice active (TFT) réflective, comme sur le PEG-S500C. Ça veut dire qu'il consomme peu (car il n'a pas besoin d'être rétro éclairé en permanence comme l'écran du IIIc) mais aussi qu'il est moins lumineux. Lorsque le rétro éclairage est coupé, le fond de l'écran est beige clair et non pas blanc comme la neige. Lorsque le rétro éclairage est en marche, le fond de l'écran devient bleu très pâle, plus proche du blanc mais c'est pas encore parfait. Donc si vous voulez absolument du vrai blanc, il faut choisir un écran comme celui du IIIc ou du Visor.
  2. L'écran supporte 256 couleurs et non pas 4096 ou 65535. Les mauvaises langues diront que de toutes façons, sur un écran de 160 par 160 pixels sur le Visor Prism, on n'a que 25600 pixels donc les 65535 couleurs différentes ne sont jamais affichées en même temps, mais il n'empêche que les photos sont plus jolies en 65535 couleurs qu'en 256, c'est indéniable. Donc si vous voulez un écran qui affiche beaucoup de couleurs, là encore, passez votre chemin!
    (Nouveau: les dernières déclinaisons de ce modèle, les PEG-N750C, PEG-N760C et PEG-N770C, sont livrées avec le PalmOS 4.1 et peuvent donc ainsi afficher 65535 couleurs! Même votre vieux PEG-N700C ou PEG-N710C peuvent être mis à jour vers le PalmOS 4.1, mais malheureusement c'est payant et il faut renvoyer le Clie chez Sony)
  3. L'écran m'a paru légèrement moins "souple" au toucher que sur le PEG-S500C, mais je ne peux jurer de rien, et puis ça dépend des goûts...
Voila, c'est tout pour les "défauts". Passons maintenant aux qualités:
  1. La résolution de l'écran est de 320x320 pixels, c'est à dire deux fois plus fine (dans chaque dimension, soit 4 fois plus de pixel au total) que sur n'importe quel autre compatible Palm. Et bien, croyez moi, ça fait une drôle de différence! Même si on n'a pas tous forcément besoin de cette résolution, vous vous êtes sûrement déjà fait la remarque que les textes/images affichés sur des PocketPC étaient plus fin et plus agréables à regarder, et bien l'écran du PEG-N700C n'a rien à envier à de tels écrans pour ce qui concerne la résolution! Comme les dimensions physiques de l'écran sont inchangées, c'est réellement la finesse qui augmente, et les applications natives qui tiennent compte de cette résolution proposent des polices de caractères optimisées très lisibles. Les programmes prévus pour tourner en 160x160 verront tout simplement leur affichage "doublé", c'est à dire qu'au lieu d'afficher un pixel on affiche un carré de deux pixels de haut et deux pixel de large. Au final, l'impression à l'écran est la même que sur un écran 160x160, c'est à dire une image avec des gros pixels, on y est habitués sur nos Palm!
  2. En plus d'être d'une finesse superbe, l'écran a été amélioré par rapport à celui du PEG-S500C, et gomme les défauts reprochés à ce dernier. Si on compare les deux machines sans rétro éclairage dans une pièce "sombre" (lumière moyenne à faible), il y a assez peu de différence, avantage tout de même au PEG-N700C qui garde un fond d'écran légèrement plus clair que le PEG-S500C. L'image est dans ce cas un peu terne, et pas exceptionnellement lisible. Si on compare les deux machines en pleine lumière (soleil, lampe juste au dessus), peu de différences (en terme de luminosité / contraste, car avec la résolution 320x320, ça change tout!), mais toujours un léger avantage au PEG-N700C avec son fond un peu plus clair, mais dans un cas comme dans l'autre le résultat est bon voire très bon. La technologie réflective donne ses meilleurs résultats dans ce genre de situations, là où les écrans transmissifs (comme le IIIc ou le Prism) deviennent peu ou pas lisibles. Si on compare les deux machines avec rétro éclairage dans une pièce "sombre", on s'aperçoit tout de suite que Sony a compris la leçon: alors que le rétro éclairage du PEG-S500C n'était visible qu'en lumière très faible, celui du PEG-N700C est immédiatement visible en lumière moyenne, et donne à l'écran une luminosité et un contraste très satisfaisant, alors que le PEG-S500C est difficile a lire.

Conclusion sur l'écran: Sony a (à mon avis) trouvé le bon compromis entre la lisibilité / luminosité et l'autonomie de la batterie. En effet, lorsque la lumière est suffisante (extérieur au soleil ou intérieur avec un bon éclairage), pas besoin du rétro éclairage, donc on conserve une bonne autonomie, mais lorsque la lumière n'est pas suffisante, le rétro éclairage accomplit parfaitement son rôle et conserve à l'écran toute sa lisibilité. Globalement, il reste un peu moins lumineux que celui d'un IIIc, mais il est toujours lisible même en plein soleil. Et puis surtout le passage d'une résolution de 160 par 160 pixels à 320 par 320 pixels permet d'afficher des polices de caractères d'une finesse extraordinaire. C'est peut-être un peu "gadget" pour nous autres occidentaux, mais les caractères japonais / chinois sont enfin lisibles sur l'écran du Palm (c'était loin d'être le cas sur un écran de 160 par 160 pixels, croyez moi!)

Je passe rapidement sur les fonctions musicales du PEG-N700C qui donnent un son de très bonne qualité (en branchant un casque ou des haut-parleurs), sur l'ergonomie générale de la machine (très bonne avec la molette "jogdial" et le bouton "back/home" sur le côté), sur l'emplacement MagicGate (MemoryStick avec un système anti-piratage pour la musique au format ATRAC3, mais on peut y mettre un MemoryStick normal aussi, pour les données ou les MP3) dont on peut espérer voir un jour des périphériques qui l'utilisent... Sony nous fait miroiter un GPS, un module bluetooth, un appareil photo numérique, etc... à ce standard, mais rien de concret depuis septembre dernier! :-(

Au final, vu le prix de vente de cette machine (49800 JP¥ H.T. soit environ 3000 Frs H.T.), c'est un modèle qui devrait avoir un succès énorme au Japon, car l'écran 320x320 autorise l'affichage de caractères chinois / japonais avec une grande finesse, ce qui faisait cruellement défaut auparavant. Aux USA aussi le PEG-N710C puis PEG-N760C se sont bien vendus car le PEG-N700C propose enfin un écran couleur de qualité dans un encombrement comparable à celui des Palm les plus petits (Vx/m505/Visor Edge) au lieu de l'encombrant (mais performant) IIIc.

Notons au passage que des programmeurs japonais (notamment l'incontournable Yamada Tatsushi) ont déjà commencé à écrire des programmes tirant parti de la nouvelle résolution du PEG-N700C, avec même un programme (defhires, je vous en parlerai plus longtemps ultérieurement) qui permet d'utiliser des "vieux" programmes avec la nouvelle résolution!!!